Gouvernance des conseils d'administration - Partie 3 : Les experts sur lesquels vous comptez
Ceci est le troisième article de notre série sur la gouvernance des conseils d'administration. Retrouvez le premier et le deuxième article en cliquant ici.
Lorsque vous siégez au sein d'un conseil d'administration, vous êtes confronté à des décisions qui ont un poids réel. Actionnaires, employés, clients et régulateurs s'attendent tous à ce que vous preniez des choix qui protègent l'avenir de l'organisation.
Mais vous ne pouvez pas (et vous ne devriez pas) essayer de tout faire par vous-même.
Les conseils d'administration les plus efficaces s'appuient sur un groupe d'experts de confiance qui fournissent les analyses et les perspectives nécessaires pour prendre des décisions éclairées et en toute confiance.
Pourquoi les conseils d'administration s'appuient-ils sur des experts
Siéger au sein d'un conseil signifie être responsable de la supervision stratégique plutôt que des détails opérationnels. Mais la complexité des entreprises modernes rend impossible pour les administrateurs d'avoir une connaissance approfondie dans tous les domaines.
Les marchés financiers, les structures d'assurance, les normes d'audit et les modèles actuariels évoluent constamment. Sans le soutien d'experts, un conseil s'expose à une série de conséquences, comme l'adoption de stratégies basées sur des hypothèses dépassées ou la méconnaissance des risques financiers, juridiques ou de réputation significative.
Les spécialistes aident les conseils à s'assurer que les décisions soient fondées sur une analyse rigoureuse, et non sur des suppositions. Le défi consiste à savoir ce que chaque expert contribue et savoir comment intégrer ses conseils dans les discussions du conseil.
Ci-dessous, nous soulignerons certains des experts essentiels sur lesquels s'appuient les conseils d'administration des entités d'assurance : le courtier, l'actuaire, l'auditeur et le gestionnaire de placements, ainsi que quelques conseils pour tirer parti de leur expertise afin de renforcer la prise de décision.
Le rôle du courtier
Premièrement, un courtier agit comme les yeux et les oreilles du conseil sur le marché de l'assurance et du transfert de risques.
Son travail consiste à identifier et à quantifier les risques qui pourraient affecter l'organisation, qu'il s'agisse de violations de la cybersécurité ou de perturbations de la chaîne d'approvisionnement. Il aide également à concevoir des programmes d'assurance ou de réassurance sur mesure qui équilibrent coût, couverture et tolérance au risque.
Les excellents courtiers négocient avec les assureurs pour obtenir des conditions et des libellés de police compétitifs, et fournissent des conseils stratégiques aux conseils sur les risques émergents et les changements réglementaires.
Pour les conseils, les courtiers sont inestimables, car ils traduisent le monde technique de l'assurance en recommandations axées sur les affaires. Lors de l'examen du budget opérationnel, par exemple, un courtier peut expliquer si les primes proposées reflètent de réelles tendances du marché ou si l'entreprise paie plus que nécessaire pour certaines couvertures.
Le rôle de l'actuaire
Les Actuaires se spécialisent dans la modélisation du risque, de l'incertitude et des résultats financiers sur de longs horizons.
Bien qu'ils soient le plus souvent associés à l'assurance, aux pensions et aux avantages sociaux, leur expertise peut être précieuse dans une planification d’entreprise plus large.
Un actuaire fournit aux conseils une analyse quantitative de l'exposition au risque, par exemple, la probabilité d'événements catastrophiques et leurs implications financières. Il peut également aider avec les modèles de prévision et d'évaluation des passifs à long terme. Il peut aussi aider les organisations à effectuer des tests de résistance sur les hypothèses de croissance, de sinistres ou de rendements des investissements.
Lorsqu'un conseil examine les coûts opérationnels de l'année prochaine, les actuaires peuvent aider à faire évoluer la discussion au-delà du « budget de l'année dernière, plus l'inflation » en fondant les prévisions sur des probabilités de risque réelles. Par exemple, ils peuvent montrer que les coûts devraient augmenter plus vite que l'inflation générale, nécessitant une allocation budgétaire particulière.
Le rôle de l'auditeur
Les auditeurs servent de garantie pour la transparence, la responsabilité et l'intégrité financière du conseil.
Leurs responsabilités incluent l'évaluation de l'exactitude des états financiers, l'évaluation des contrôles internes et des pratiques de gestion des risques, ainsi que la mise en lumière des problèmes de conformité aux normes comptables et réglementaires.
Les conseils ont besoin des auditeurs pour s'assurer que les informations financières qui sous-tendent les décisions sont fiables. Les auditeurs peuvent également signaler des inefficacités récurrentes ou des risques cachés dans les données financières.
Le rôle du gestionnaire de placements
Pour les organisations disposant d'actifs investis ou de réserves importantes, les gestionnaires de placements sont cruciaux.
Leurs responsabilités incluent l'élaboration d'une stratégie d'investissement alignée sur la tolérance au risque et les objectifs à long terme de l'organisation, ainsi que la sélection et la gestion de portefeuilles à travers différentes classes d'actifs.
Leur rôle inclut le suivi de la performance par rapport à des références ainsi que l'adaptation de la stratégie aux mutations du marché et aux conditions économiques.
Les conseils doivent superviser le processus d'investissement. Les conseils du gestionnaire de placements doivent éclairer le niveau de risque que l'organisation peut prudemment assumer, et si les rendements des investissements peuvent subventionner les budgets opérationnels.
Comment les experts interagissent (et pourquoi c'est important)
Chaque expert a un rôle distinct, mais leur valeur est démultipliée lorsqu'ils interagissent entre eux. Considérez les exemples ci-dessous.
Courtier + Actuaire : Cette équipe peut évaluer si l'organisation devrait conserver plus de risque en interne ou le transférer à des assureurs.
Auditeur + Courtier : Les auditeurs peuvent signaler lorsque les informations financières sur le risque ne sont pas alignées avec la couverture d'assurance réelle recommandée par les courtiers, incitant à un examen plus approfondi.
Actuaire + Gestionnaire de placements : Tous deux apportent des compétences en modélisation à long terme, mais sous des angles différents, comme les passifs vs les actifs. Leurs perspectives combinées aident les conseils à gérer la santé du bilan.
Un président de conseil ou un comité compétent s'assurent que ces experts ne travaillent pas en silos, mais font partie d'une approche coordonnée. Ainsi, les conseils ne sont pas contradictoires, mais complémentaires.
Approbation du budget : au-delà du « budget de l'année dernière + inflation »
L'une des responsabilités les plus visibles du conseil est l'approbation du budget opérationnel annuel. Trop souvent, ce processus se réduit à prendre le budget de l'année dernière, à y ajouter un pourcentage pour l'inflation, et à passer à autre chose.
Cette approche est simple, certes, mais elle ne tient pas compte des risques et des opportunités réels.
Le courtier peut vous dire si la hausse des primes d'assurance reflète les réalités du marché ou des inefficacités dans votre programme d'assurance.
L'actuaire peut prévoir les sinistres et les passifs futurs avec plus de précision qu'un simple ajustement pour l'inflation.
Le gestionnaire de placements peut prévoir les rendements potentiels qui pourraient compenser les coûts opérationnels.
Ces experts peuvent aider les conseils à pousser la direction vers une budgétisation à base zéro (où chaque dépense doit être justifiée) ou une budgétisation par scénarios (où les coûts sont planifiés sous différentes hypothèses).
Le résultat est un budget qui reflète la véritable position de l'organisation, et pas seulement une copie du tableur de l'année dernière.
5 conseils pratiques pour tirer le meilleur parti des experts
Les experts peuvent apporter une immense valeur aux conseils, mais seulement si leurs conseils sont appliqués correctement. Voici cinq conseils pratiques pour vous assurer que les conseils d'experts se traduisent par une prise de décision plus robuste.
1. Impliquez-les tôt
Trop souvent, les conseils font appel aux experts uniquement lorsque le budget est déjà verrouillé ou qu'un problème s'est déjà transformé en crise ouverte.
Malheureusement, à ce stade, le rôle de l'expert devient réactif plutôt que stratégique.
La meilleure approche est de les impliquer en amont. Notamment pendant la phase de planification, lorsque leurs conseils peuvent orienter la direction, identifier des risques et mettre en lumière des opportunités avant que les décisions ne soient figées.
2. Posez la question « et alors ? »
Les experts peuvent facilement submerger les administrateurs avec des données, des détails techniques ou de longs rapports. Mais l'information n'a de valeur que lorsque sa pertinence est claire.
Encouragez les experts à aller au-delà du « quoi » et à aborder le « et alors ? ». En quoi ce risque, cette opportunité ou cette conclusion impactent-ils la stratégie commerciale, les finances ou la réputation ? Quels compromis le conseil devrait-il peser ?
En posant la question « et alors ? », les administrateurs s'assurent que les conseils des experts sont ancrés dans la prise de décision et non dans l'analyse abstraite.
3. Encouragez la collaboration
De nombreux problèmes auxquels sont confrontés les conseils (cybersécurité, risque financier, conformité réglementaire ou croissance stratégique) n'existent pas en silos.
Organiser des réunions conjointes où plusieurs experts présentent ensemble permet au conseil d'avoir une vision globale. Par exemple, entendre à la fois l'actuaire et le gestionnaire de placements lors de la même session peut éclairer la tension entre la gestion des risques et les rendements.
La collaboration encourage les experts à se mettre au défi et à se compléter, offrant ainsi aux administrateurs une perspective plus holistique et intégrée.
4. Exigez de la clarté
Même le conseil le plus brillant est inutile s'il est enfoui dans le jargon ou un langage trop technique.
Les conseils d’administration devraient fixer comme attentes que les experts communiquent dans un langage simple et axé sur les affaires. Un bon test est de vérifier si chaque administrateur, quel que soit son parcours professionnel, comprend les risques clés, les options et les implications de la présentation.
Encouragez l'utilisation d'analogies, de supports visuels ou de résumés exécutifs courts lorsque cela est utile. La clarté renforce la confiance dans les conseils donnés et garantit que les administrateurs peuvent agir en conséquence.
5. Mesurez l'efficacité
Faire appel à des experts ne devrait pas être un exercice de « case à cocher ». Les conseils d’administration devraient périodiquement évaluer si les conseils fournis améliorent réellement la prise de décision et la gouvernance.
Les discussions du conseil sont-elles plus pertinentes, mieux informées et plus tournées vers l'avenir grâce à l'apport des experts ? Le conseil a-t-il pu éviter des erreurs coûteuses, saisir des opportunités plus tôt ou naviguer plus efficacement dans la complexité réglementaire ?
Les conseils peuvent ainsi affiner la façon dont ils utilisent les experts pour garantir une valeur continue.
Vous cherchez les bons experts pour aider votre conseil ?
En tant que membre d'un conseil d'administration, votre rôle est de veiller à ce que l'organisation soit guidée par la meilleure expertise disponible. Courtiers, actuaires, auditeurs et gestionnaires de placements apportent chacun des perspectives uniques qui, combinées, créent une base solide pour une saine gouvernance.
Chez Axxima, nous comprenons l'écosystème complexe d'experts sur lesquels s'appuient les conseils d'administration. Nous agissons en tant que partenaires stratégiques, vous garantissant un accès à la bonne expertise au bon moment.
Nos courtiers et actuaires travailleront aux côtés des auditeurs et des gestionnaires de placements pour fournir des conseils intégrés et offrir des conseils clairs et actionnables que les conseils d’administration peuvent utiliser immédiatement.
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